Seasons' canon

Son nom ne vous dira pas grand chose , même si elle a acquis ces dernières années une certaine notoriété dans le "monde de la danse contemporaine" : Crystal Pite est une chorégraphe canadienne pas encore très connue du grand public mais cela devrait changer car sa dernière création "seasons' canon" présentée début octobre pour ouvrir la nouvelle saison à l'opéra Garnier a enthousiasmé le public.

Puisant à de multiples influences , de William Forsythe à Jiří Kylian, Crystal Pite développe un style très particulier, qui met en valeur les lignes ondulantes du corps et puise son énergie dans la terre pour mieux s'élever.

Dans cette dernière pièce qui fait la part belle  au corps de ballet (jusqu'à 54 danseurs sur scène) , Crystal Pite a voulu s'inspirer de la nature minérale, végétale et animale : comment l'évoquer avec des corps humains ,  de fourmilière en troupeau, de montagne en cascade, du microscopique au gigantesque.

Lorsque les solistes se détachent du groupe, c'est pour mieux y retourner, s'y faire protéger ou engloutir...:un groupe se mouvant parfois à l'unisson comme semblant ne former plus qu'un seul corps.

La musique "Recomposed " de Max Richter, propose une belle réécriture des Quatre Saisons de Vivaldi...

Crystal Pite a dansé pendant plusieurs années sous la direction de William Forsythe au ballet de Francfort avant de fonder sa propre compagnie au Canada .Parallèlement à cela, elle crée des œuvres pour d’autres compagnies à travers le monde, tissant des liens étroits avec le Nederlands Dans Theater (aux Pays-Bas) , où elle est chorégraphe associée.

 Ce que j’aime dans un spectacle de danse, dit-elle , c’est que l’art qui se déroule sous nos yeux est constamment en état de disparition. C’est tellement éphémère. S’il reste des traces, elles se dissolvent. Tout se joue donc dans l’instant présent. Aussi bien pour le danseur que pour le spectateur. On se trouve constamment dans un état de perte, et il y a quelque chose de très puissant là-dedans. »